Bienvenue sur notre blog du Château Paloumey ! Ici, on vous ouvre les portes de notre petit coin de paradis dans le Haut-Médoc pour partager un peu de notre quotidien, nos passions, et surtout, nos efforts pour rendre notre domaine encore plus respectueux .Imaginez ce blog comme un endroit cosy où on papote autour d’un bon verre de vin. On va vous raconter comment on fait nos vins, de la vigne à la bouteille, avec nos petites astuces et innovations. On est aussi super fiers de nos projets verts, comme notre passage au bio et nos aventures en agroforesterie, donc attendez-vous à pas mal de posts là-dessus ! Mais ce n’est pas tout : on veut aussi partager avec vous ce qui nous tient à cœur, nos inspirations, et comment on voit l’avenir du vin et de notre domaine. Ce blog, c’est un peu notre journal de bord, où on vous invite à découvrir notre univers, nos challenges, et les bonheurs de notre métier.
Dialogue Intergénérationnel entre Pierre et Martine Cazeneuve au Cœur du Château Paloumey
On commence ce blog par une interview énergétique “Mère-Fils” ! Un échange qui nous plonge dans l’histoire de Paloumey, avec anecdotes et réflexions sur les changements !
Pierre Cazeneuve : “ Maman, rappelle-toi la fois où vous avez décidé de redonner vie au vignoble de Paloumey après des décennies d’abandon. Était-ce un élan de génie, d’inconscience ou une crise de la quarantaine un peu poussée ?”
Martine Cazeneuve : “Tout d’abord, ce n’est ni la crise de la quarantaine (j’étais jeune : 38 ans !) ni un élan de génie (contrairement à d’autres, je n’ai pas un ego surdimensionné !), mais plutôt de l’inconscience. Je m’explique : Nous venions de vendre en 1988 une petite propriété en Côtes de Blaye (Château Mayne-Gazin) et je t’avoue qu’après 2 ans sans ce vignoble, je me suis sentie « en manque ». Pourtant j’avais un métier qui me plaisait : enseignante de gestion pour adultes handicapés et 3 enfants en bas âge que j’adore. J’ai donc souhaité que nous achetions un vignoble à une seule condition : qu’il soit situé dans le Sud Médoc (près de Bordeaux où j’enseignais) ou en Saint-Emilion (mais c’était plus loin …) et ton père, Bernard Cazeneuve, a trouvé Paloumey. Le seul hic, la propriété n’avait plus un seul pied de vigne ! “
Pierre Cazeneuve :”Maman, tu as transformé un domaine abandonné en une magnifique référence du Haut-Médoc. Dis-moi, c’était par pure passion pour le vin ou parce que tu ne trouvais plus de bonnes excuses pour éviter de t’occuper de nous ?”
Martine Cazeneuve : ”Ce travail de titan de replanter 14 ha en 2 ans, de construire des chais, de produire des vins, de les vendre, etc … quand j’y repense, il y avait une dose d’inconscience mais accompagnée d’une grande motivation, de beaucoup de travail, de rigueur et surtout de l’aide d’un grand professionnel Daniel LLOSE que je remercie chaleureusement. Quant à vous les enfants, vous aviez entre 10 et 13 ans, des ados , Paloumey est donc mon 4ème enfant ; vous l’avez accepté et vous avez adhéré au projet. La preuve, tu as souhaité y revenir !”
Pierre Cazeneuve :”En parlant de traditions, tu as pris les rênes de Paloumey à une époque où le monde du vin était encore très masculin. Comment c’était ? Est-ce que tu a du sortir les griffes pour te faire une place ?”
Martine Cazeneuve : “Effectivement, il y avait peu de femmes à la tête de propriétés viticoles et beaucoup d’hommes pensaient et disaient que c’était mon mari qui m’envoyait travailler à sa place, d’ailleurs lui-même aimait certainement le penser… Oui, on nous prenait pour des hystériques quand on levait le ton alors que pour les hommes , c’est du caractère ! C’était difficile de prendre la parole, de s’imposer, seul le travail sur le long terme a permis la reconnaissance. C’est un peu malheureux mais une femme doit être bien meilleure qu’un homme pour être reconnue ! Ce temps-là n’est pas révolu et même si les femmes sont nombreuses à la tête de propriétés viticoles, elles doivent être vigilantes. Courage !”
Pierre Cazeneuve : “Tu as vu passer quasiment 30 vendanges ! Quelle sont les choses les plus folles qui te soient arrivée ? On a besoin d’anecdotes !!! “
Martine Cazeneuve : “Et oui, je me souviens de toutes les conditions météorologiques de ces 28 vendanges comme de vous mes 3 enfants. Je me souviens d’avoir pleuré dans le chai en 1994 car il pleuvait beaucoup et que c’était la troisième vendange difficile depuis 1992.
Autre anecdote : Le chai de vinification n’avait pas de thermorégulation et il fallait refroidir les cuves en fermentation : qu’a t-on fait ? on a emmailloté de toile de jute les cuves, on a ajouté un tuyau d’eau perforé sur le haut de la cuve et on laissait couler l’eau pendant des heures. Et ça marche mais il ne faut pas compter son temps ni la perte d’eau ! INTERDIT MAINTENANT.”
Pierre Cazeneuve : “Dernière question, et sois honnête : quand j’ai décidé de revenir au domaine et de plonger dans le bio, l’agroforesterie, et tout le tralala écologique, as-tu pensé que j’avais attrapé un coup de soleil et que j’allais transformé le vignoble en jardin de permaculture et élever des chèvres entre les rangs ?”
Martine Cazeneuve : “Tout d’abord, quand tu as décidé de revenir à la propriété, tu parlais de passer uniquement en BIO. Je l’ai compris même si je savais que c’était difficile pour Paloumey compte tenu du nombre de parcelles et de leur éloignement les unes des autres ; d’ailleurs le passage en bio s’est fait en 3 ans sur toute la propriété.
En revanche quand tu as commencé à me parler d’agroforesterie, je dois t’avouer que je ne connaissais pas ces modes de culture et que je suis parfois un peu interrogative mais il faut essayer, ce qui est fait à Paloumey. Contrairement à ce que tu peux dire parfois, tu vois ta mère est ouverte aux changements !”